samedi 19 février 2011

The SCARRED "At Half Mast"
Lp 11 titres

 Les ricains n'ont pas fini de nous énerver. Ben oui, quoi de plus sympathique que de détester un pur produit de l'oncle Sam ? Á part cracher à la face d'un journaliste de Canal +, je ne vois pas.
 Et dans nos sphères punkoïdales, on a l'embarras du choix... mais que fait Dirty Punk ? Il s'arrange nous en dénicher des bons. Mais à l'heure de la mal bouffe, des crises financières à répétition, de l'impérialisme US sans concession, n'est-ce pas anti-français de ne pas flatter notre anti-américanisme primaire ? C'est dégueulasse. Comment, avec toute la mesquinerie qui me caractérise, tout le courage qui est le mien (celui d'un internaute planqué au chaud derrière son clavier) vais-je bien pouvoir dire du mal d'un groupe qui joue bien et se trouve être plaisant tout en étant purement et simplement dans la droite ligne du punk-rock américain ultra-typé et calibré ?
J'avoue que je me suis un peu creusé la tête.
 Premier réflexe : celui de me crisper la feuille de chou face au gros son. Gonflé, travaillé et propre. Et si le biau capiau du chanteur ne nous évoquait pas celui de Tim Amstrong (qui n'est pas noir, mais blanc de peau) [chanteur] de Rancid, les sonorités de ce punk-rock bien foutu se charge de nous rappeler le lien de parenté (entre Rancid & The Scarred, et tant d'autres groupes qui marchent dans les pas des premiers...).
Second réflexe : se mettre les préjugés, ou les jugements hâtifs, dans le derrière et se laisser bercer par le flot (yo !).
Low Life ou Panic ! m'ont émoustillé les conduits de cheminée, à faire tourner en boucle la face B. Car même si je ne suis pas un aficionados de ce punk-rock un brin trop bien fait, il faut reconnaître quand les mélodies ou les morceaux sont bien construits et font mouche. Et qu'il ne se la joue pas autant que les références sus-cités.
 Donc, et même si ça me coûte, j'arrête cinq minutes de faire du mauvais esprit : tout cela est pas mal du tout ; les amateurs de gros-gros rock'n roll, de bon street, avec chœurs, puissance et tout le toutim, trouveront ici leur pesant de beurre de cacahuètes.
 C'est donc très logiquement que la parturition provient de Dirty Punk Records sous la forme d'un beau vinyle rouge transparent version européenne du troisième album des dits lascars sorti en cd en 2009.

En écoute, un bon exemple de ce que sont capables ces gins
(Low Life)
Site web : The Scarred
Label : Dirty Punk Records



ABATS + La SOCIÉTÉ ELLE A MAUVAISE HALEINE
split Lp - 7 + 8 titres

 L'anarchopunk français a une vraie touche finalement. Et pas le mi, qui est une note pas mineure mais moyenne alors que, quitte à choisir, ce premier préférerait évidemment un do aussi majeur que le doigt qu'il (je parle toujours de l'anarchopunk) brandit ostensiblement face à l'autorité. Musicalement, il y a peu de points communs entre le style en question joué par des individus nés entre la ligne Maginot et la côte Atlantique, et celui pondu par des énergumènes d'outre-Manche. Pourtant rien n'est écrit et rien ne les pousse à se stéréotyper de la sorte. Et pourtant... l'exception française - mon bon monsieur - est bien là et n'est, dans ce cas, qu'une histoire de boîte à rythmes. Ou presque. Mais je ne m'étendrais pas là-dessus, j'en connais qui sont déjà passé à la chronique suivante, voire ont tout bonnement viré ce blog pourri de leurs marques-pages d'un clic droit rageur. Je me contenterait juste d'ajouter que l'on devrait recenser tous les groupes actuellement avec boîte-à-rythmes et faire le compte des anars dans le lot. Pour voir. Il y aurait des surprises. Et ma thèse s'en verrait très certainement vérifiée.

 Depuis les démos, LSEAMH a su garder une démarche et un style bien caractéristique : punk-rock direct, avec double gueulante mixte, toujours tendue et agressive, des grattes bien stressées et une basse présente, mais chaque fois plus travaillée, virevoltante et percutante, des airs et peu de mélodies. Des concessions ? Ben, maquache. Ils prennent le petit Sante Geronimo par la main et lui montrent comment fonctionne une marmite pour qu'il arrête de jouer avec ce couteau, un jour il va blesser quelqu'un cet apache ! Un tel geste citoyen est honorable. C'est beau.
Asservissement, lobotomie, pouvoir et manipulation... à chaque fois que je les écoute, sur ces thèmes, j'me dis "y'a pas de doute, au moins ils font le tour". Faut dire qu'il y a matière.
 La Société s'offre le luxe de reprendre des standards et / ou les copains histoire de se faire plaisir et c'est en général bienvenue (Nacht & Nebel, Haine Brigade, Fourmi Delta).
 Et Abats dans tout ça ? Ah bah... il y a comme un air de famille... similaire, pas identique. Plus hardcore ou - soyons fous - crust, peut-être ? [la reprise d'Aus Rottent le prouve] Léger, mais palpable. Même si musicalement, je trouve le tout moins accrocheur que la face opposée.
 Ma foi, on ne peut pas dire que ces deux groupes ne se sont pas trouvés. Ce split est l'évidence même. Un peu comme la bière avec la frite.
N'a-t-on pas bientôt fini avec toute cette contestation ?! L'autorité, les médias, rien ne trouve-t-il donc grâce à leurs yeux ?! Tout est bafoué, tout !
Et on en redemande.
 Ah ouais, non. Il faut que je dise du mal : bordel de foutre-cul ! Pourquoi qu'y'a rin eud' marqué sur eul' tranche de m'pochette, hein !? Quand j'range min skeud dans l'discothèque, j'peux nin l'vire !

Si j'ai une très nette préférence pour le titre "Casse ta télé" (de La Société) et de son final, le morceau n'est pas en écoute ici, car l'intégralité l'est sur leur site (cf ci-dessous).
Labels : Punk's shadow ; Dissidance records ; Maloka ;
We told you to play fast ; Deviance
et encore plein d'autres...
Site web : La Société Elle A Mauvaise Haleine
Abats

Attempt of ENGLISH resume