samedi 28 août 2010

Masshysteri "s/t" Lp 10 titres

Près de 2 mois d'attente pour obtenir le vinyle. Le premier pressage étant parti comme des p'tits pains (chocolatines), le label a fait presser fissa le second façon citron.
J'ai donc poireauté. Enfin... pas trop... j'avoue avoir laisser traîner l'oreille le long du macadam d'un site de diffusion en ligne sur lequel le label (loin d'être très "marchand", je rassure les frileux/ses qui me penserait déjà vendu [pas pour si peu cher, mes gens, y'a un minimum]) a placé quelques groupes en écoute. Et je ne le regrette pas un seul instant. Je ne pouvais pas attendre davantage ce second album tant le premier m'avait paru exceptionnel (je regrette d'avoir trop attendu à le chroniquer dans ces pages d'ailleurs) ; j'avais déjà chopé des plaques d'eczéma d'impatience.
Merde voilà des jeunes qui savent y faire. Et jusque dans leur dégaine, c'est tout un pan des 70ies qui y passe... avec ce petit goût de chiotte pour les chemises pourries qui, d'après mes sources bien informées, a aussi fait fureur auprès du hardcoreux belges du début des années 90 et mon oncle à moustache en 86. Tout est dans tout, que voulez-vous.
C'est donc avant tout un sentiment et un son purement 77 qui frappe, avec une intensité qui n'aurait d'égale (au pire) que les purs instants de génies des Adverts ou d'un X Ray Spex.
Les compositions sont vraiment travaillées. Pas prétentieuses, juste mortellement torchées, elles ont toujours ce petit truc ajouté qui ne les limitent jamais au simplissime couplet/refrain. Oui, oui, bon, on en revient toujours au même : c'est du talent. Et ils arrivent à en avoir davantage que sur leur premier jet (Var del av stan, ma chronique s'apprêtait à être tout aussi dithyrambique que celle-ci).
Finalement ça évoque surtout des danois... oui, je sais, j'ai l'air de me contredire puisque je tapais dans l'angliche pur souche sus-mentionnés, mais le côté un peu dépouillé/épuré de la gratte, le chant mixte bien torché, ces allures savamment négligées font penser à Gorilla Angreb. Mais en plus subtil. J'y tiens.
Comme il y a des anciens de The Vicious et qu'ils chantent en suédois, on retrouve une idée commune avec Tristess, déjà évoqués tous deux dans ces pages.
Ici et là, j'ai lu qu'ils pouvaient faire penser à No Hope for the kids ou X. Bon, dans le côté punk rock inspiré pour les premiers, peut-être, dans la voix de la chanteuse pour les seconds, certainement. Pour le reste, je vous laisse voir... enfin, écouter.
Masshysteri c'est le don de faire du subtil sans en avoir l'air : commencer une chanson on ne peut plus classiquement et en faire un tube que t'apprécie davantage au fur et à mesure qu'elle avance et que tu passes et rapasses (Satans Barn) ; balancer de la mélancolie sans faire dans la soupe (Vintern) ; torcher un brulôt... des brulôts... bon sang, c'est pas la peine que je fasse le tour de toutes les chansons : à chaque écoute, chacune d'entre elles, pour une raison ou une autre, me semble la meilleure. Juste un bémol à ce que tu viens de lire car Dom kan inter höra musiken, est tout de même probablement l'apogée de cet album et accessoirement, du moins pour ces temps-ci, ma chanson préférée toute catégorie.
Autre phénomène rare et non-négligeable est ce bon goût dans l'enchaînement des chansons... (pour une fois que l'ordre a du bon... euh, pardon que l'ordre soit bon ! Gniark ! Gniark !).
D'aucuns pourraient se laisser aller (une forme forme d'incontinence mentale) en déclarant, l'année prochaine, cet album "meilleur skeud de la précédente décennie". Si j'abonderais volontiers dans ce sens, je tenterais aussi le coup en avançant qu'il sera probablement aussi le meilleur des deux premières de ce siècle.

Satans Barn en écoute. Parce qu'il fallait bien choisir une...
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label : Ny Vag
Site : Masshysteri (leur espace... cherche, tu trouveras)